Prose à la Pomme

Ce que je sais,
Eve n’est pas née d’une côte percée d’Adam
Mais d’un french-kiss passionné avec le serpent.
Filles et fils d’Adam sont tou(te)s né(e)s de sa dernière pluie
Et Eve balaye dans son Jardin les feuilles mortes de l’ennui.
Ce que je crois,
Il y a un peu d’art dans le cul et beaucoup de cul dans l’art.
Entre deux câlins tendres, les bisounours se sucent dans les couloirs.
Pomme de levrette et pomme d’envie, tapis tapis rouge
Même quand ton cœur est immobile ton sexe bouge.
Ce que je crains,
Nos enfants se branleront demain sur du porno pour bonobo.
Perroqueter des je-t’aime le cœur battant en trémolo
N’empêchera nulle femme d’aller quêter le bec à d’autres oiseaux.
Ce que je vois,
Les fleurs du mâle se cueillent toujours par deux.
Elle récolte et tu sèmes, puis tu fais le tapin
Pour mimer le viril dans ton royaume des dieux
Qui s’écroule en poussière quand tu lui tiens la main.
Ce que je vis,
Un paradis qui s’éclate comme dans un puzzle sans tranche d’âge.
Ce que je veux,
Retrancher mon désir dans un corps en délire et baver sous la rage.
Ce que j’ignore,
Tout.
Des brochettes d’amour dans des ventre cerclés de tumeurs
Des promesses en girouette qui vacillent sous le souffle des humeurs
Des destins qui se courbent et qui craquent sous la rumeur
Les contours d’un sexe morcelé, quand il exhal(t)e sa saveur
Des jeunes filles en armure et des jeunes hommes en fleur
Qui puissent survivre à l’ennui et repousser leur peur
De toujours trop de pères
De toujours trop de sœurs
Tous ces crachats qu’on te glisse dans la gorge en les renommant sueur
Toutes ces fines lèvres bleues qu’on se maquille pour ravaler l’honneur
Tout notre larbin, tout notre labeur, tout notre divin, tout notre malheur
Qui nous torpillent de torpeur et nous font gicler le cœur.
Ce dont je doute,
Moi-même.
La vieille blague des amants bagués, fi(n)ancés par l’inconfiance
Quand chaque parole devient une cage et chaque silence une délivrance
L’inconsistance des baises cambrées, l’incontinence des mots dorés
Quand l’incendie qui crépite dans tes rêves se rabaisse en feu follet
Quand ton tango ne tangue plus, quand ton flamenco n’a plus de flammes
Quand la pureté des tâches qui jonchent tes draps se brésille et perd son âme
Ce qui me hante,
Quand plus rien ni ne danse, ni plus rien ne scintille
Quand ton jardin de luxure redevient une brindille.
Ce que j’espère,
Quelques années de sursis, pas grand chose, juste un peu
Pour pouvoir jouir encore en regardant ses yeux.
Poésie & Photographie par Akim Mokrani

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