Nyctalope

Je dansais sans repos pour exhumer le vide d’une nécropole aux étincelles livides.

Et la tête embrasée comme celle d’un phare que l’on allume

par ces flacons j’en ai bien peur je m’accoutume

Les yeux fermés sur les femmes résignées qui s’arrogent au néant des beautés empruntées

Eclipser les visages pour feindre l’amertume des danses inopportunes et rêver de ta lune

Mes doigts avides d’escalader les dunes

de ta silhouette qui sait fendre la brume

et ces caresses que je parfume

de ta fragrance nocturne

ne sauraient précéder ma bouche qui te toise

de faire couler le gout de ta cyprine framboise

 

Les ongles plantés dans mon cuir chevelu

tu tiens en selle le cheval de ton cul

Et tu chevauches sur mon visage,

sans négocier tous les virages

délectation du dérapage

Changeons de paysage sur cet ultime freinage

Mes mains tremblantes pour bien saisir ta croupe

Quand il fait nuit nul n’a besoin d’une loupe

Regarde-moi la belle équipe et son élan

Les arythmiques qui font serrer des dents

Les enragés qui s’agrippent soudainement

sur leurs peaux lisses tannées par ce mouvement

très offensif que tu prends copieusement

Et tes caprices en reparle-t-on vraiment ?

multiservice ? avec des fraises dedans ?

Je suis le forcené et toi l’incantatrice

Ta gorge désormais sous mes mains prédatrices

je ne puis durer c’est un supplice

sous mes syncopes exportatrices et de ma queue torréfactrice

je télescope avec délice une explosion conjuratrice

des antilopes l’impératrice et de mon miel l’apicultrice

 

Les bouches ouvertes fornicatrices

derrière nos cris sans préjudices

sous des étoiles dévastatrices

trouveront le vin sans artifice

d’une nuit sans fin pour deux complices


Poésie par Jean Bamin

Photographie par 708L’Emprise

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