Free Love Free Interview

Luxury Hits, c’est le nom de votre dernier enregistrement. Est-ce que vous considérez votre musique comme un luxe ?
Free Love : La plupart des choses peuvent être luxueuses si tu les visualises à l’aide de la bonne lentille. Peut-être bien que notre musique peut l’être, elle aussi.
Comment définissez-vous ce mot ? Et comment décririez-vous votre musique à un.e libertin.e ?
Free Love : Le luxe est un terme relatif mais aussi un de ceux qui peut exclure de par son exceptionnalité. Nous voulons jouer un chouia avec cette idée. Le titre au départ aurait dû être « Fully Automated Luxury Hits » mais on s’est dit que Luxury Hits était plus accrocheur. Notre musique consiste à créer une connexion au-delà de l’ennui.
Suzi, je sais que tu es prof de Français, ça explique pourquoi certaines de vos chansons sont en français mais c’est probablement pas la seule raison. Que penses-tu de notre langue ? Est-ce pour toi un moyen spécial pour exprimer certaines choses ?
Free Love : Parfois t’as besoin d’un pinceau différent pour colorier comme que tu le conçois. J’aime être capable de switcher de l’anglais au français pour obtenir la teinte que je recherche dans une chanson et éviter les barrières que je risquerais de voir se dresser sur mon chemin dans une langue ou dans une autre.
Vous êtes ensemble à la scène à la vie. Vous venez de vous marier. Félicitations d’ailleurs ! N’est-ce pas difficile à certains moments de séparer la musique de l’amour ?
Free Love : Merci ! On s’est rencontré adolescents, et jusqu’à il y a quelques années nous ne faisions pas de musique ensemble. Ça a été naturel pour nous de partager cette musique avec d’autres. Notre mariage était une cérémonie celtique païenne dans la nature; le mariage pous nous c’est pas appartenir à quelqu’un d’autre. L’amour ne t’appartiendra jamais, mais tu peux en faire l’expérience. Dans ce sens, la musique est devenue une façon de partager notre expérience.
Y-a-t’il des groupes ou des artistes que toi Suzi tu aimes et que toi Lewis tu détestes ou l’inverse ?
Free Love : Nous aimons écouter tous les deux des trucs très différents, alors c’est rare que quelqu’un déteste ce que l’autre aime mais ça arrive que tu entendes Gorgoroth dans une pièce de notre maison et Ariana Grande dans une autre.
Tout ce dont je me souviens de vos concerts c’est que ce sont de purs instants de liberté. Des chansons dans un beau bordel électronique et tout le monde a le droit de se libérer avec vous. C’est quelque chose d’important à vos yeux ? Est-ce que vous avez de petites anecdotes à nous raconter à ce sujet ?
Free Love : C’est tout ce qui compte pour nous quand nous jouons. Si y’a du chaos et de l’extase, alors c’était un bon concert. Les instants d’euphorie transcendantale ne devraient pas être l’apanage des artistes sur scène mais doivent contaminer le public. C’est déjà arrivé que du personnel dans des salles tentent (échec !) de pacifier le bordel mais c’est important, et de la même manière, que l’esprit soit positif. Quoi qu’il arrive c’est le bon esprit qui l’emporte à la fin, à tous les coups. Y’a peu, nous avons joué à Eigg, une île écossaise et Suzi a commencé à slammer, ce qui a lancé une vague énorme de crowdsurfeurs comme si les gens attendaient leur tour pour venir jusqu’au devant de la scène.
J’ai vu un sous-titre à votre nom, Free Love. C’est « Superstitieuse et utopique… », pourriez-vous décrire le mot utopique tel que vous le rêvez ?
Free Love : Quelqu’un a dit, un jour « mais vous avez oublié l’apostrophe dans « Utopias » quand nous jouions avec les mots « Utopias In Sight » sur un drapeau mais c’était volontaire, on voulait affirmer que l’utopie peut être plurielle. Chaque utopie a ses limites et ses barrières. Il est possible de trouver une utopie dans notre scène musicale, dans des lieux communautaires, dans une bibliothèque, en ligne, dans notre ville, notre pays, notre salon. Nous devons reconnaître ces principes et les propager autour de nous pour dépasser les frontières des possibles. En cela, n’importe quelle utopie envisageable serait un monde dans lequel les gens sont connectés avec leur humanité dans un sens qui les relie à la nature et non l’inverse. Aucun monde nourrissant l’humanité se fera sans conflit mais ce conflit peut varier grandement à cause de facteurs externes. J’imagine en lien avec Han Han, nous pourrions nous demander en quoi la sexualité réprimée qui doit se conformer pour être hétéronormée pourrait être relative à la violence et aux énergies négatives. C’est une des raisons qui expliquent pourquoi on a appelé notre groupe Free Love.
Dans un sens, nous sommes en train de parler du futur, alors qu’attendez-vous de demain et quels sont vos plans sur la comète ? Et pas de fausse timidité, je sais que de jolis trucs brûlent sur le grill…
Free Love : Plein de choses plutôt jolies bouillonnent sous la surface en ce moment. Nous venons de terminer l’enregistrement d’un disque à paraître plus tard cette année sur Optimo et qui va s’appeler EXTREME DANCE ANTHEMS et nous sommes aussi sur le point d’en finir un autre. Nous avons aussi une ribambelle de dates dans des festivals tout au long de l’été et jusqu’à l’automne. On planifie aussi une tournée européenne avant la fin de l’année, alors garde tes oreilles et tes yeux bien ouverts !
Interview par Charly Lazer

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