Godes et Maux de Passe

Elle jouait du piano mais pas queue.

Son attache parisienne pour le trombone et sa curiosité pour la guitare-seiche avec tuba

rythmaient sa musique.

Mais son violon d’Ingres était le sax.

Ses hanches étaient d’ailleurs magnifiquement dessinées.

 

 

Branle-bas de combat ou l’illusion d’un érotisme guerrier.

 

 

Elle fume son clope à contre-temps, me connaissant préliminaires-dépendant.

Elle inhale le smog les yeux bandés, m’imaginant à demi-nicotiné.

Cette délicieuse gitane aimerait me revoir suffoquer,

Quand la gauloise effeuillée m’apprend à faire des X avec la fumée.

 

 

Nue dans un périssoire, elle longe mes côtes.

 

 

Mens-moi plus souvent.

Je craque quand tu fabules,

Je jouis quand tu simules.

 

 

Je bande pour l’infirmière qui bande.

 

 

Tous les premiers mercredis de chaque mois, les belles à peau d’écailles chantent la Mort

et j’adore ça.

 

 

Ta beauté est jugulaire, je te la corde.

 

 

Bourgogne aligoté

Je te bois jusqu’à la lie

Dans ton lit, ligotée

Je te vois jusque minuit

 

 

Je suis naturellement catholique pratiquant les jours de canicule.

 

 

J’exige une Mort bleu ciel

Étouffe-moi dans les nuages

Et brûle-moi au soleil

 

 

J’ignorais que tu étais travesti.

J’en suis surpris ; les bas m’en tombent.

 

 

Port de larmes autorisé.

 

 

Apeuré, excité et glacé, j’écoute passer derrière le volet le bruit des talons claqués.

Je m’imagine percer par les aiguilles de ces talons cachés.

 

 

Mon Amour

J’ai consulté ma boîte de réception

Tu étais dans les indésirables

Boîte de déception

Si désirable que tu sois

Je te fais suivre


Écrits par Antoine Taine

Illustration de SLip

Page suivante →
sommaire